Hémistiche
Un hémistiche est proprement la moitié d’un vers à césure, c’est-à-dire, en métrique française, d’un vers de plus de huit pieds. On parle alors du premier hémistiche et du deuxième hémistiche d’un vers.
L’hémistiche est un vers de six syllabes (et non six pieds) soit la moitié d’un alexandrin qui est un vers de douze syllabes. Le pied s’entend pour la versification latine[réf. nécessaire] ; par exemple : le dactyle, le spondée, l’anapeste qui sont des pieds à quatre temps et l’iambe, le trochée et le tribraque qui sont des pieds à trois temps.
On peut aussi désigner la position médiane d’un vers comme étant à l’hémistiche. Ainsi, une coupe à l’hémistiche signifie que la coupe se trouve au milieu du vers. La césure ne doit être marquée à l’hémistiche que si le sens l’exige.
Exemples
Qui n’a pu l’obtenir | ne le méritait pas (Pierre Corneille, Le Cid)
Quand les deux hémistiches riment, on parle parfois de vers normand et fréquemment de vers léonin.
Jusqu’au dernier soupir, | je veux bien le redire (Corneille, Le Cid).
Nous partîmes cinq cents, et par un prompt renfort (Corneille, Le Cid).
Voltaire distingue l’hémistiche de la césure. L’hémistiche est toujours à la moitié du vers (alexandrin) ; La césure qui rompt le vers est partout où elle coupe la phrase.
Tiens, | le voilà. | Marchons. | Il est à nous. | Viens. | Frappe. |
Presque chaque mot est une césure dans ce vers.
Hélas ! | quel est le prix des vertus ? | La souffrance.
Dans Ruy Blas de Victor Hugo, dans l’acte I scène 1, il y a un non-respect de la césure à l’hémistiche :
Au milieu des éclats de rire de la foule ! Remarque : dans Eléments de métrique française, Jean Mazaleyrat constate que, par une extension d’emploi commode et légitime, le mot “hémistiche” peut aussi désigner deux parties de vers inégales (par exemple 4syllabes // 6 syllabes). Le terme est réservé aux mesures de rythme binaire.