Parodie

La parodie est une forme d’humour qui utilise le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement d’une œuvre ou une institution pour s’en moquer.

Elle se fonde entre autres sur l’inversion et l’exagération des caractéristiques appartenant au sujet parodié.

Selon Dominique Maingueneau, la parodie constitue une « stratégie de réinvestissement d’un texte ou d’un genre de discours dans d’autres » : il s’agit d’une stratégie de « subversion », visant à disqualifier l’auteur du texte ou du genre source, tandis que la stratégie opposée (la « captation », imitation positive) permet de « transférer sur le discours réinvestisseur l’autorité attachée au texte ou au genre source ».

Les différents #formes

Une parodie peut viser un genre en général, ou une œuvre en particulier. Dans le second cas, le nom est souvent une référence explicite à l’œuvre parodiée, par exemple Barry Trotter.

Une autre distinction est celle du message envers l’œuvre parodiée. Une parodie peut être destinée à ceux qui aiment l’œuvre d’origine, ou au contraire la critiquer, et viser le public qui ne l’aime pas.

On parle d’auto-parodie quand les auteurs de la parodie sont ceux de l’œuvre parodiée. Les producteurs de Heroes avaient diffusé sur internet la parodie Zeroes pour faire la promotion de la série.

Légalité

En France, toute exploitation d’œuvres sans l’autorisation de son auteur constitue un acte de contrefaçon. Toutefois l’article L 122-5 du Code de la Propriété intellectuelle aménage certaines exceptions au droit d’auteur : il en est ainsi notamment de la parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre.

C’est une exception par rapport au droit général, qui donne une telle propriété sur les œuvres qu’il est interdit d’écrire une suite à l’œuvre de quelqu’un d’autre.

En principe, une parodie doit se démarquer par son aspect comique ou sa raillerie. La parodie peut même constituer une critique de certains aspects de l’œuvre d’origine. Au contraire une parodie impossible à distinguer de l’œuvre d’origine constituerait une atteinte aux droits d’auteur.

Ainsi, en général, les ayants droit tolèrent même les parodies pornographiques. Dans le cas de Cinquante nuances de Grey (Fifty Shades of Grey), c’est au contraire parce que l’œuvre d’origine est elle-même à caractère érotique que les producteurs d’une parodie autoproclamée ont été assignés en justice.

À noter que l’existence d’une auto-parodie n’interdit pas la production de parodies par des tiers.

Toutefois certaines limites existent : une parodie peut porter un message politique, mais dans le cas de certains messages particulièrement controversés, les auteurs d’origine peuvent protester contre l’association de leur œuvre avec ces idées (par exemple si le message est considéré comme xénophobe par l’auteur ou ses ayants droit).

De même la justice française a condamné une parodie de L’Aigle noir car la critique ne portait pas sur la chanson elle-même, mais sur les origines de la chanteuse.