Pentamètre iambique
Le pentamètre iambique est un type de vers utilisé notamment dans les poésies grecques, anglaises et allemandes. Sous sa forme la plus pure, il se compose de cinq iambes.
Le pentamètre iambique en anglais
En anglais, le pentamètre iambique est le type de vers le plus fréquemment employé. Pour qu’un texte soit en pentamètre iambique, la seule règle absolue de versification est que chaque vers comprenne cinq pieds.
La métrique anglaise repose non sur la longueur des syllabes, comme en grec, mais sur leur accentuation. Un iambe anglais n’est donc pas constitué d’une syllabe brève suivie d’une longue mais d’une syllabe atone suivie d’une syllabe accentuée.
Variations
- Les deux variations les plus fréquentes sont :
- L’inversion d’un iambe, qui devient un trochée (une syllabe longue suivie d’une brève ou une accentuée suivie d’une atone). Cette inversion, dite trochaïque, affecte le plus souvent, mais pas toujours, le premier pied du vers. Le deuxième pied en revanche est presque toujours un iambe.
- L’ajout d’une onzième syllabe atone.
Rime
Lorsque les pentamètres iambiques ne riment pas entre eux, on parle de blank verse (vers blanc). Il s’agit du type de vers le plus fréquent dans les pièces de Shakespeare. Lorsque les pentamètres riment deux à deux, comme c’est le cas dans La Boucle de cheveux enlevée d’Alexander Pope, on parle d’heroic couplet.
Et comme c’est le cas dans Looking for Richard, le documentaire d’Al Pacino sur Shakespeare et son Richard III, nous pourrions ajouter à titre anecdotique une définition assez imagée du pentamètre iambique déambulant comme un fourmilier doté de pattes arrière démesurées et de minuscules pattes avant : ti-ta ti-ta…
Le pentamètre iambique en allemand
Le pentamètre iambique est apparu plus tardivement dans les pays germaniques qu’en Angleterre. Le Blankvers fut d’abord employé au xviie siècle dans des traductions d’œuvres anglaises. En 1779, Lessing l’utilise pour sa célèbre pièce Nathan le Sage et les auteurs postérieurs (Goethe, Schiller, Kleist…) en feront un très large usage.
En français:
Le pentamètre iambique est moins fréquent en français qu’en anglais, car la langue française est moins marquée par l’accentuation des syllabes. Cependant, on peut trouver des exemples de pentamètres iambiques dans la poésie française, notamment chez des poètes comme :
- Pierre de Ronsard
- Joachim du Bellay
- Jean Racine
Exemple en français:
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ou comme en son Ithaque a regagné son port
Ayant troublé le calme des mers et des vents
Et ramené sa nef riche et pleine de morts-(Pierre de Ronsard, “Hymne à la France”)
En anglais:
Le pentamètre iambique est le type de vers le plus utilisé en anglais. On le retrouve dans les œuvres de :
- William Shakespear
- John Milton
- Alexander Pope
- William Wordsworth
Exemple en anglais:
Shall I compare thee to a summer’s day?
Thou art more lovely and more temperate:
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer’s lease hath all too short a date:(William Shakespeare, “Sonnet 18”)
Le pentamètre iambique est un mètre important car il donne un rythme naturel et fluide à la poésie. Il permet de créer une tension et une résolution, et il peut être utilisé pour exprimer une grande variété d’émotions.