Trope

Le terme de trope renvoie à plusieurs acceptions relatives à l’utilisation du langage :

  • à l’origine, un trope désignait toutes les façons de « tourner » le sens du mot « afin de lui faire signifier ce qu’il ne signifie point dans le sens propre » (César Chesneau Dumarsais, Traités des tropes, 1730). Historiquement, le terme désigne une insertion à la fois musicale (tropes mélogènes), et textuelle (tropes logogènes, du Propre ou de l’Ordinaire de l’Office) dans des textes médiévaux liturgiques, que l’on retrouve à travers les drames religieux ou les séquences. Il s’agit alors d’un ornement du plain-chant (du « chant grégorien ») au moyen d’additions, de substitutions ou d’interpolations de textes musicaux ou poétiques, mécanisme que l’on retrouve dans le sens stylistique du terme ;

Un trope st une figure de style ou figure de rhétorique destinée à embellir un texte ou à le rendre plus vivant, et qui consiste à employer un mot ou une expression dans un sens détourné de son sens propre (exemple : voiles pour « vaisseaux »).

Dans son principe, on dira qu’il y a trope, dans une partie de discours, lorsque l’expression qui advient ne renvoie pas à son sens habituel, mais à un autre, indiqué ou non par le terme approprié. Dans le cas où il y a double indication de sens, par le terme tropique et par le terme non tropique (comme dans « cet homme est une bête »), le trope est « in præsentia » ; quand le terme tropique est seul à véhiculer l’information pertinente (« regardez la bête en maillot sur la plage, à droite »), le trope est « in absentia ».

Les tropes sont donc le fruit d’associations mentales qui conduisent au changement de sens des mots ; ainsi, le mot « flamme » symbolise également la passion amoureuse, dans une relation métaphorique.