La Lande aux rochers

Qu’il faisait calme et beau, ce soir-là ! L’Angelus

Tintait naïvement de village en village,

Les flots du lac roulaient déferlant sur la plage,

La rainette chantait au revers du talus.
Une charrette au loin, de deux bœufs attelée,

Passait. Nonchalamment assis sur le brancard,

Gaule au poing, pieds pendants, le bouvier nasillard

Éveillait en sifflant l’écho de la vallée,
Tandis que d’un beau ciel, or et pourpre au couchant,

Vert et bleu sombre à l’est, tombait sur les collines

Un vague crépuscule aux teintes opalines,

Qui confondait le bois, le marais et le champ.
C’était la paix partout, la paix sereine et grave ;

Et ceux qui descendaient de la lande aux rochers,

Ce soir-là, relevaient aussi leurs fronts penchés

Et se sentaient le cœur plus joyeux et plus brave.
Juin 18……

Voter pour ce poème!

Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

L’Angélique

La Muse Héroïque