Le Lion

Suy un lyon qui ne mord point,

Sinon quand l’ennemi me poingt.

Devise.
Les fleuves au midi roulent de larges flots.

Entre eux le grand lion dort, cachant ses yeux clos

Sous sa rousse crinière éparse. De la plaine

On voit monter au ciel sa chaude et blanche haleine,

Comme un soupir gonflé de haine et de dédain,

Et l’on entend le bruit qu’il fait, lorsque soudain

Il étend sur le sol sa patte monstrueuse.

L’orage gronde sourd dans sa poitrine creuse,

Car son sommeil est plein de rêves — Parlez bas !

O vous, qui le bravez quand il est triste et las,

Et qui l’emmuselez d’une chaîne insolente ;

Sa patience est grande et sa vengeance lente :

Il dort ; mais il pourrait se réveiller enfin.

Voici longtemps qu’il souffre, et ses petits ont faim !
18…

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Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

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