Liane

Louise Colet
par Louise Colet
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Jeune levrette, au poil d’ébène,
Au flanc mince, au col assoupli,
Ton dos, où ma main se promène,
A l’éclat de l’acier poli.

Tu dresses tes noires oreilles
Comme deux ailes de corbeau ;
Tes dents d’ivoire sont pareilles
A la blanche écume de l’eau.

Ton œil, quand sur sa proie il plane.
Brille comme l’œil d’un démon,
Et ta jambe fine, ô Liane,
Est aussi frêle que ton nom.

L’écureuil n’a pas ta souplesse,
Ton corps svelte, léger, moelleux,
Sous ma main, qui le tient en laisse,
Bondit, comme un flot onduleux.

Puis, quand je te livre l’espace,
L’oiseau ne peut suivre tes pas :
La flèche moins rapide passe,
L’œil ébloui ne te voit pas.

Le bois, le torrent, la montagne,
N’arrêteraient pas ton essor ;
Mais à ma voix, douce compagne,
Près de moi tu reviens encore.

Léchant la main qui te caresse,
Par tes ébats capricieux,
Tu sais, de ta triste maîtresse,
Dérider le front soucieux.

Sur mes deux genoux tu t’élances,
Le cou penché, l’œil en émoi ;
Puis, coquette, tu te balances
Sur mon pied étendu vers toi.

Dans ta course, rapide ou lente,
Tour-à-tour, chamois ou serpent,
Tu voles, ou bien indolente,
A mon bras ton corps se suspend.

Et quand je te mets ta parure,
Ta chaîne d’or et ton collier ;
Tu brilles, comme sous l’armure
Brillait un jeune chevalier.

Louise Colet

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