Cailloux des souvenirs
Cailloux des souvenirs vous faites trop de bruit
En vous entrechoquant. J’en ai la tête lourde,
Le cœur fou, l’âme folle et quand tombe la nuit
Et que je vous entends, je voudrais être sourde.
Le silence viendrait. Les fleurs me parleraient
De leur vie incessante et de leur pharmacie,
Mon savoir serait autre avec d’autres secrets
Que celui qui m’éveille et dont je me soucie.
Je passerais mon temps à ne pas me revoir
Et je m’écarterais des eaux de mon miroir
Où l’oiseau voyageur s’éprenait des colombes.
Sourde et seule avec moi dans mon lit de pâleur
Ne me parviendrait plus le chant des crève-cœur
Ni le bruit des cailloux qui construisent ma tombe.