La jeune sanguine
Une jeune sanguine
Face au miroir voilé
De voix lente voilé
Se lamente en sourdine.
La fièvre des marais,
Feu follet de l’alcôve,
Monte à ses lèvres mauves
Qu’elle baigne de lait.
Dans l’ombre bleue pervenche
Le grand lit au matin
Bâille en ses draps de lin
L’aveu d’une nuit blanche.
Portant sa bouche en cœur
Au sortir de la chambre
Un bel homme se cambre
Et s’éloigne des pleurs.
Et la jeune sanguine
Face au miroir voilé
De voix lente voilé
Se lamente en sourdine.
1939