Deux ou trois fois bienheureux le retour
Deux ou trois fois bienheureux le retour
De ce clair Astre, et plus heureux encore
Ce que son oeil de regarder honore.
Que cellelà recevrait un bon jour,
Qu’elle pourrait se vanter d’un bon tour,
Qui baiserait le plus beau don de Flore,
Le mieux sentant que jamais vit Aurore,
Et y ferait sur ses lèvres séjour !
C’est à moi seule à qui ce bien est dû,
Pour tant de pleurs et tant de temps perdu ;
Mais, le voyant, tant lui ferai de fête,
Tant emploierai de mes yeux le pouvoir,
Pour dessus lui plus de crédit avoir,
Qu’en peu de temps ferai grande conquête.
Sonnets