Diane étant en l’épaisseur d’un bois
Diane étant en l’épaisseur d’un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphes couronnée.
J’allais rêvant, comme fais mainte fois,
Sans y penser, quand j’ouïs une voix
Qui m’appela, disant : Nymphe étonnée,
Que ne t’estu vers Diane tournée ?
Et, me voyant sans arc et sans carquois :
Qu’astu trouvé, ô compagne, en ta voie,
Qui de ton arc et flèches ait fait proie ?
Je m’animai, répondsje, à un passant,
Et lui jetai en vain toutes mes flèches
Et l’arc après ; mais lui, les ramassant
Et les tirant, me fit cent et cent brèches.
Recueil : Sonnets