Prédit me fut que devait fermement
Prédit me fut que devait fermement
Un jour aimer celui dont la figure
Me fut décrite ; et sans autre peinture
Le reconnus quand vis premièrement.
Puis le voyant aimer fatalement,
Pitié je pris de sa triste aventure,
Et tellement je forçai ma nature,
Qu’autant que lui aimai ardentement.
Qui n’eût pensé qu’en faveur devait croître
Ce que le Ciel et destins firent naître ?
Mais quand je vois si nubileux apprêts,
Vents si cruels et tant horrible orage,
Je crois qu’étaient les infernaux arrêts
Qui de si loin m’ourdissaient ce naufrage.
Sonnets