J’paye mon temps
Dans l’insouciance, l’enfant danse, il rit
Le monde est son royaume, vaste et infini
Les plaisirs modestes, aux éclats de rire exquis
Pour lui, un rien ou un tout, le bonheur est un ami
Dans les rires et les jeux, le temps s’envole
Le monde en couleurs, l’enfance défile et s’immole
Tant d’argent pour si peu
Oh oui, j’veux
Oh oui, j’peux
J’en fais le vœu, ce n’est qu’un jeu
L’œil de la jeunesse envieux scrute
Le monde s’élargit, tout lui semble acquis
Que richesses et plaisirs, le temps il ne dispute
Rêves de grandeur, sans penser à ce qu’il en coûte
Entre désirs et fantaisies, innocence s’abîme et chute
Le monde change, le cœur se durcit, l’esprit s’embrouille et s’obscurcit
Pas tant d’argent, j’fais mon voeu
Pas tant d’temps à consumer pour Dieu
Du moins, j’suis ambitieux
Sérieux, j’pas paresseux
Égaré, il perd peu à peu contrôle
Le temps accélère, défis le rongent, l’effleurent
Le poids de l’or, un fardeau, l’enferme dans son rôle
Rêves en suspens, il tarde, s’attarde, s’épuise
Le labyrinthe de la vie, emmêlé et tourmenté
Englué dans l’inaction, l’avenir s’estompe, s’évapore
Mon esprit, si ingénieux
Mon argent, j’suis tant anxieux
Mon temps fuit, si précieux
Mon bonheur loin, tant silencieux
L’âme mûrie se bat, la vie chargée de peines
Les feuilles vertes s’enchaînent, la santé fuit, se délite
La dépression s’installe, insidieuse, lointaine
Le temps est précieux, mais l’âme enchaînée
Au creux de la nuit, l’angoisse nous étreint
Le monde se referme, les rêves s’éteignent en vain
Mon cœur assiégé, médicamenteux
Mes rêves piégés, tortueux
Le temps me manque, laborieux
Mon destin lié, malheureux
Le temps s’accélère, les jours raccourcissent
Les souvenirs s’entassent, les regrets s’envolent
La passion s’éteint, les espoirs deviennent lourds
La bête dorée, un fardeau, une charge qui me console
Dans le crépuscule de ma vie, j’accepte et je pardonne
Le monde s’estompe, le temps s’efface, l’amour résonne
Mon souffle court, le corps fatigué
Le temps m’a rattrapé, sans m’laisser respirer
J’accepte mon sort, avec résignation
J’paye mon temps, sans aucune passion