Le Chant des Eaux Troubles
Dans l’étang de mes pensées, je flotte, solitaire,
Au creux des eaux troubles, je me perds, austère,
Les murmures des roseaux, m’évoquent une époque,
Où les jours étaient clairs, avant l’heure baroque.
Sous les ailes du temps, mon coeur se délite,
Emporté par les vents, vers l’abîme, je m’invite,
L’amour en miettes, comme un songe éphémère,
Dans l’étreinte du silence, je sombre, je désespère.
La société se meurt, ses entrailles gangrenées,
Ses éclats de rancœur, ses larmes empoisonnées,
Mais dans ce marasme, je suis l’observateur,
Le témoin des décombres, d’un monde sans lueur.
Les arbres dépérissent, la nature s’éteint,
Et ma plume frémit, devant ce destin teint,
L’odeur de l’agonie, s’élève et m’effleure,
Dans cette danse funèbre, je suis le danseur.
Le ciel s’assombrit, la pluie tombe en larmes,
Mélancolique, je glisse, porté par le charme,
De cet univers morose, où le bonheur s’est tu,
Je nage en eaux troubles, mon esprit abattu.
Dans le voile du crépuscule, j’entrevois l’amour,
Cette flamme vacillante, qui décline au jour,
Le souvenir d’un temps, où la passion brûlait,
S’estompant lentement, comme un rêve éraillé.
Au gré des vagues, je me laisse emporter,
Vers les confins d’un monde, où tout semble s’altérer,
Dans les bras de l’oubli, je succombe, épuisé,
Et sous l’étreinte glacée, je me sens prisonnier.
Dans l’étang de mes pensées, je flotte, solitaire,
Et dans les profondeurs, je vois mon sort amer,
Le reflet d’une époque, où la vie s’étiolait,
Dans ce ballet lugubre, je suis l’âme égarée.