L’esté de Rome
Quelle estrange chaleur nous vient icy brusler ?
Sommesnous transportez sous la zone torride,
Ou quelque autre imprudent atil lasché la bride
Aux lumineux chevaux qu’on voit estinceler ?
La terre, en ce climat, contrainte à pantheler,
Sous l’ardeur des rayons s’entrefend et se ride ;
Et tout le champ romain n’est plus qu’un sable aride
D’où nulle fresche humeur ne se peut exhaler.
Les furieux regards de l’aspre canicule
Forcent mesme le Tybre à perir comme Hercule,
Dessous l’ombrage sec des joncs et des roseaux.
Sa qualité de dieu ne l’en sçauroit deffendre,
Et le vase natal d’où s’écoulent ses eaux,
Sera l’urne funeste où l’on mettra sa cendre.
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