C’est moi

Si ta marche attristée
S’égare au fond d’un bois,
Dans la feuille agitée
Reconnais-tu ma voix ?
Et dans la fontaine argentée,
Crois-tu me voir quand tu te vois ?

Qu’une rose s’effeuille,
En roulant sur tes pas,
Si ta pitié la cueille,
Dis ! ne me plains-tu pas ?
Et de ton sein, qui la recueille,
Mon nom s’exhale-t-il tout bas ?

Qu’un léger bruit t’éveille,
T’annonce-t-il mes vœux ?
Et si la jeune abeille
Passe devant tes yeux,
N’entends-tu rien à ton oreille ?
N’entends-tu pas ce que je veux ?

La feuille frémissante,
L’eau qui parle en courant,
La rose languissante,
Qui te cherche en mourant ;
Prends-y garde, ô ma vie absente !
C’est moi qui t’appelle en pleurant.

Chaque commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre, comme Apollinaire dans la nuit.

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