L’absence
Quand je me sens mourir du poids de ma pensée,
Quand sur moi tout mon sort assemble sa rigueur,
D’un courage inutile affranchie et lassée,
Je me sauve avec toi dans le fond de mon cœur !
Tu grondes ma tristesse, et, triste de mes larmes,
De tes plus doux accents tu me redis les charmes :
J’espère ! … car ta voix, plus forte que mon sort,
De mes chagrins profonds triomphe sans effort.
Je ne sais ; mais je crois qu’à tes regrets rendue,
Dans ces seuls entretiens tu m’as tout entendue.
Tu ne dis pas : « Ce soir ! » Tu ne dis pas : « Demain ! »
Non, mais tu dis : « Toujours ! » en pleurant sur ma main.