Les cloches et les larmes
Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.
L’orgue sous le sombre arceau,
Le pauvre offrant sa neuvaine,
Le prisonnier dans sa chaîne
Et l’enfant dans son berceau ;
Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.
La cloche pleure le jour
Qui va mourir sur l’église,
Et cette pleureuse assise
Qu’atelle à pleurer ?… L’amour.
Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.
Priant les anges cachés
D’assoupir ses nuits funestes,
Voyez, aux sphères célestes,
Ses longs regards attachés,
Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.
Et le ciel a répondu :
‘Terre, ô terre, attendez l’heure !
J’ai dit à tout ce qui pleure,
Que tout lui sera rendu.’
Sonnez, cloches ruisselantes !
Ruisselez, larmes brûlantes !
Cloches qui pleurez le jour !
Beaux yeux qui pleurez l’amour !
Poésies inédites