Les fleurs
Oh ! de l’air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
Mais elles vont mourir…. Ah ! je leur porte envie :
Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c’est bien mourir !
Pour éteindre une fleur il faut moins qu’un orage :
Moi, je sais qu’une larme effeuille le bonheur.
À la fleur qu’on va fuir qu’importé un long courage ?
Heureuse, elle succombe à son premier malheur !
Roseaux moins fortunés, les vents, dans leur furie,
Vous outragent longtemps sans briser votre sort ;
Ainsi, roseau qui marche en sa gloire flétrie,
L’homme achète longtemps le bienfait de la mort !
Et moi, je veux des fleurs pour appuyer ma vie ;
A leurs frêles parfums j’ai de quoi me nourrir :
Mais elles vont mourir…. Ah ! je leur porte envie ;
Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c’est bien mourir !