Point d’adieu
Jeunesse, adieu ! Car j’ai beau faire,
J’ai beau t’étreindre et te presser,
J’ai beau gémir et t’embrasser,
Nous fuyons en pays contraire.
Ton souffle tiède est si charmant !
On est si beau sous ta couronne !
Tiens ! Ce baiser que je te donne,
Laissele durer un moment.
Ce long baiser, douce chérie,
Si c’est notre adieu sans retour,
Ne le romps pas jusqu’au détour
De cette haie encor fleurie !
Si j’ai mal porté tes couleurs,
Ce n’est pas ma faute, ô jeunesse !
Le vent glacé de la tristesse
Hâte bien la chute des fleurs !
Elégies