La morte et ses mains tristes…
La Morte et ses mains tristes…
Arrive au Paradis.
« D’où reviens-tu, ma fille,
Si pâle en plein midi ?
– Je reviens de la terre
Où j’avais un pays,
De la saison nouvelle
Où j’avais un ami.
Il m’a donné trois roses
Mais jamais un épi.
Avant la fleur déclose,
Avant le blé mûri,
Hier il m’a trahie.
J’en suis morte aujourd’hui.
– Ne pleure plus, ma fille
Le temps en est fini.
Nous enverrons sur terre
Un ange en ton pays,
Quérir ton ami traître,
Le ramener ici.
– N’en faites rien, mon Père
La terre laissez-lui.
Sa belle y est plus belle
Que belle je ne suis,
Las ! et faudra, s’il pleure
Sans elle jour et nuit
Que de nouveau je meure
D’en avoir trop souci. »