La tache blanche
Dure au mordant soleil, longtemps épanouie
Aux grands effluves lourds et tièdes du vent plat,
La neige, ayant enfin fléchi, perdu l’éclat,
Venait de consommer sa fonte sous la pluie.
L’espace détendu ! le bruit désemmuré !
Et les cieux bleus, enfin ! pour mes regards moroses,
Avides de revoir le vieil aspect des choses,
Tout surgissait nouveau du sol désengouffré.
Soudain, au creux d’un ravin noir,
Un soupçon de neige fit voir
Sa tache pâle, si peureuse
Que je me figurai, songeur,
Un dernier frisson de blancheur
Au fond d’une âme ténébreuse !