En toi je vis, où que tu sois absente
En toi je vis, où que tu sois absente :
En moi je meurs, où que soye présent.
Tant loin soistu, toujours tu es présente :
Pour près que soye, encore suisje absent.
Et si nature outragée se sent
De me voir vivre en toi trop plus qu’en moi :
Le haut pouvoir qui, oeuvrant sans émoi,
Infuse l’âme en ce mien corps passible,
La prévoyant sans son essence en soi,
En toi l’étend comme en son plus possible.
Recueil : Délie