Tant je l’aimais qu’en elle encor je vis

Maurice Scève
par Maurice Scève
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Tant je l’aimais qu’en elle encor je vis
Et tant la vis, que malgré moi, je l’aime
Le sens, et l’âme y furent tant ravis,
Que par l’Oeil fault, que le coeur la désaime.

Estil possible en ce degré suprême
Que fermeté son oultrepas révoque ?

Tant fut la flamme en nous deux réciproque
Que mon feu luit, quand le sien clair m’appert,
Mourant le sien, le mien tôt me suffoque,
Et ainsi elle, en se perdant, me perd.

Délie

Maurice Scève

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