L’androgyne
Je pense quelques fois à tous ces oubliés
Qui au hasard des jours jalonnèrent mon passé.
Je revois des visages, je ne sais plus leurs noms,
J’ai oublié leurs âges et même leurs prénoms.
Ma mémoire infidèle, comme femme facile,
M’a laissé un prénom, elle s’appelait Cécile.
Créature équivoque, émanation de Dieu,
Peut-être de Satan ou peut-être des deux.
Je fantasmais toujours quand parfois dans la rue,
Lui emboîtant le pas, je contemplais son c..,
Joli déhanchement qui donnait de la vie
À une paire de fesses, aux lignes arrondies.
Au centre la vallée, terrain d’exploration
Où j’aurai bien aimé être en expédition.
Je n’osais l’aborder, j’étais adolescent
Animé de désirs bouillonnants dans mon sang.
J’aimais ses cheveux courts, l’absence de poitrine,
Elle était ambiguë la jolie androgyne.
Un mâle, une femelle? Les deux en même temps?
Fantasmes et mystères, le tout bien excitant !
Un aimant pour les hommes, pour les femmes aussi.
Était-ce de désir ou bien de jalousie?
J’imaginais plutôt que par instincts basiques,
Elle avait dû goûter à des plaisirs saphiques.