Oserais-je, Madame
Oserais-je Madame? Vous contez une chose,
Survenue cette nuit quand le corps se repose.
C’est un rêve éthéré, un rêve féérique,
Je me suis regardé jouer de la musique.
J’étais donc le pianiste, vous étiez le piano,
Et mes dix doigts agiles couraient sur votre dos.
Je vous sentis frémir quand comme une caresse,
l’une de mes deux mains vint effleurer vos fesses.
D’un brusque mouvement vous vous êtes retournée,
Pour m’offrir l’autre face de votre nudité.
Vous vouliez je présume, changer de partition,
Sentir dans votre corps bien d’autres vibrations.
J’ai doucement posé ma bouche sur vos lèvres
Pour tester je l’avoue le degré de la fièvre.
C’était insuffisant ! Alors, j’ai décidé !
En voyant vos tétons fièrement érigés,
Qu’entre pouce et index, je les ferai souffrir,
Car un peu de douleur avive le plaisir.
Ma bouche est descendue, elle poursuivait le rêve,
Vers la source de vie: là où coule la sève !
Ce fut ravissement, vous entendre gémir,
Vous aviez dépassé l’arche du pont des soupirs.
Vous étiez enfin prête à vous donner à l’homme,
Vous étiez enfin prête à croquer dans la pomme.
Ce fut enchantement, sonate pour piano,
Ce fut la marche Turque: en la, en fa, en do !