Plaintes contre les Tuileries

Nicolas Boileau
par Nicolas Boileau
1 vues
0.0

Agréables jardins où les Zéphyrs et Flore
Se trouvent tous les jours au lever de l’Aurore ;
Lieux charmants qui pouvez dans vos sombres réduits,
Des plus tristes amants adoucir les ennuis,
Cessez de rappeler, dans mon âme insensée,
De mon premier bonheur la gloire enfin passée.

Ce fut, je m’en souviens, dans cet antique bois
Que Philis m’apparut pour la première fois.
C’est ici que souvent, dissipant mes alarmes,
Elle arrêtait d’un mot mes soupirs et mes larmes.

Et que me regardant d’un œil si gracieux,
Elle m’offrait le ciel, ouvert dans ses beaux yeux.
Aujourd’hui cependant, injustes que vous êtes,
Je sais qu’à mes rivaux vous prêtez vos retraites,
Et qu’avec elle assis sur vos tapis de fleurs,
Ils triomphent contents de mes vaines douleurs.

Allez, jardins dressés par une main fatale,
Tristes enfants de l’art du malheureux Dédale,
Vos bois, jadis pour moi si charmants et si beaux ;
Ne sont plus qu’un désert, refuge des corbeaux ;
Qu’un séjour infernal où cent mille vipères,
Tous les jours, en naissant, assassinent leurs mères.

Nicolas Boileau

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Nicolas Boileau

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Soyez le soleil de notre poésie, brillez sur nos pages avec vos mots chaleureux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.