Allusion aux poètes
Désireux de tenir l’été dans ma demeure
je tue un lièvre gras et l’emporte au cellier.
Le goût de la saison s’y cache tout entier
avec l’odeur de l’herbe et ses voix les meilleures.
Sans doute, ce trésor sera bientôt pillé
et comme des raisins les mouches violentes
naîtront dans sa fourrure aujourd’hui rayonnante.
Mais c’est une leçon qu’on ne peut oublier.
Car, mon ami, si tu implores les poètes,
ils vont te révéler de dangereuses fêtes :
puisant dans leur mémoire une vive beauté,
ils composent des vers où brille la souffrance
et montrent, orgueilleux de leur grande opulence,
quelque poème lourd comme un lièvre tué.
La vertu par le chant