Défaite
Je ne suis pas parti
ma chambre m’a vaincu.
Pourquoi si durement
aimetelle ce corps ?
Pourquoi clouer au mur
mes coudes prisonniers ?
Et pourquoi me garder
debout en face d’elle ?
C’est vrai, j’avais menti :
j’ai désiré la gloire,
Ce besoin de m’enfuir
ne fut pas un essor
mais au moins si ma voix
demeure belle et fraîche,
ah ! que l’on me soutienne
un peu sous les épaules !
Appuyé aux fenêtres
(et derrière cela
à la nuit maritime
où les mouettes souffrent),
je médite un combat
léger et foudroyant
un vol inattendu
à l’immobilité…
J’avance ! Je nourris
une ardeur sans égale !
Et transporté soudain
de colère et d’orgueil,
pour connaître les fruits
que porte mon malheur,
je secoue en criant
ce grand arbre nocturne !
La vertu par le chant