La Cène
Tu ne t’es plus, Seigneur, assis à cette table.
Aussi impatient de passer que le sable,
parce que je suis seul je parle du bonheur.
Ayant mangé ces fruits, je goûte la liqueur.
Ma récompense fut la grandeur de l’attente.
L’orage peut noyer les routes éclatantes :
admirable tu vins dans ma jeune saison
par les portes d’Avril et le rude gazon.
J’impose à mon plaisir cette cause pieuse.
Car ces mois sont pareils aux eaux tumultueuses
où l’arbre plein d’amour retombe convulsé.
Qu’ils coulent ! Je prévois l’abondance future,
et dans tous les vergers je ressens le murmure
d’une arche qui s’ébranle aux confins de l’été.
La vertu par le chant