Mère

Ondine Valmore
par Ondine Valmore
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C’est l’hiver et le noir décembre
Gémit dans le bois attristé ;
A la fenêtre de ta chambre
Pend un vieux pampre dévasté;
La bise qui gronde à ta porte
Siffle autour de ton front charmant ;
Sans songer aux fleurs qu’elle emporte,
Pourquoi souris-tu si gaîment ?

Oh ! dit-elle en levant la tête,
Que me fait le temps triste ou beau !
Tous mes jours sont des jours de fête.
J’ai dans le coeur un chant d’oiseau.

Mais du sein de la terre ouverte
S’élèvent les blondes moissons;
Vois la feuille odorante et verte
Habiller rochers et maisons :
Quant tout frémit, s’éveille et chante,
Quand ta vitre brille au soleil,
Pourquoi la gaîté rayonnante
A-t-elle fui ton front vermeil ?

Oh ! dit-elle en baissant la tête,
Que me fait le temps triste ou beau !
Comment saurais-je que c’est fête ?
Mon coeur a perdu son oiseau.

Ondine Valmore, 3 Novembre 1852

Ondine Valmore

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