Corona

Paul Celan
par Paul Celan
0 vues
0.0

L’automne me mange sa feuille dans la main : nous

sommes amis.

Nous délivrons le temps de l’écale des noix et lui apprenons à marcher :

le temps retourne dans l’écale.
Dans le miroir c’est dimanche,

dans le rêve on est endormi,

la bouche parle sans mentir
Mon œil descend vers le sexe de l’aimée :

nous nous regardons,

nous nous disons de l’obscur,

nous nous aimons comme pavot et mémoire,

nous dormons comme un vin dans les coquillages,

comme la mer dans le rai de sang jailli de la lune.
Nous sommes là enlacés dans la fenêtre, ils nous regardent

depuis la rue :

il est temps que l’on sache !

Il est temps que la pierre se résolve enfin à fleurir,

qu’à l’incessante absence de repos batte un cœur.

Il est temps que le temps advienne.
Il est temps.

Paul Celan

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Paul Celan

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Un commentaire

Rejoignez notre cercle de poètes, où chaque mot compte, comme dans les vers de Mallarmé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.