Houx Douze Roses

Paul Eluard
par Paul Eluard
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La hache la façon de tenir un verre brisé
La négation d’une fausse note les clous les fards
Le sens commun les algues les ravins l’éloge tout ou
rien

La pourriture astrale et le reflet de son délire

La lune de rosée et beaucoup d’animaux gaillards

Dans cette ville disparue dans cette ville camarade

L’orage vagabond ses prunelles éclatées son feu virtuel

Le brassage des graines des germes et des cendres

Coin des

Acacias masqué d’odeurs le sable fait la
moue.
Lune la feuille fleur le sein et les paupières lourdes

Les longs baisers de la balafrée aux cheveux pâles

Qui m’accompagne toujours qui n’est jamais seule

Qui m’oppose le flot des non quand les oui ne pieuvent
pas

Elle a pour elle sa faiblesse machinale

Les gémissements incessants de l’amour
L’introuvable gorgée d’eau vive

La décevante gorgée d’eau neuve

Elle a pour elle les premières et les dernières fumées
Légères les fourrures mortes de chaleur
Le sang des crimes qui défait les statues négatives
Elle est pâle et blessée et taciturne
Elle est d’une grande simplicité artificielle
Velours insondable vitrine éblouie
Poudre impalpable au seuil des brises du matin
Toutes les images obscures
Perdues dans l’étendue de sa chevelure diurne.

Paul Eluard

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