Ma Vivante

Paul Eluard
par Paul Eluard
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Je n’ai pas encore assez pavoisé

Le vert et le bleu ont perdu la tête
Tout le paysage est éblouissant

Entre tes deux bras monde sans couleur
Ton corps prend la forme des flammes
A remuer la terre
Et son odeur de rose éteinte
Mains courageuses je travaille
Pour^ne nuit qui n’est pas la dernière
Mais sûrement la première sans terreurs
Sans ignorance sans fatigue
Une nuit pareille à un jour sans travail

Et sans soucis et sans dégoût

Toute une vie toute la vie Écoute-moi bien
Tes deux mains sont aussi chaudes l’une que l’autre

Tu es comme la nature

Sans lendemain
Nous sommes réunis par-delà le passé.

Paul Eluard

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