Matines
J’ai rêvé d’une grande route
Où tu étais seule à passer
L’oiseau blanchi par la rosée
S’éveillait à tes premiers pas
Dans la forêt verte et mouillée
S’ouvraient la boucle et l’œil de l’aube
Toutes les feuilles s’allumaient
Tu commençais une journée
Rien ne devait faire long feu
Ce jour brillait comme tant d’autres
Je dormais j’étais né d’hier
Toi tu t’étais levée très tôt.
Pour matinale m’accorder
Une perpétuelle enfance.
Extrait de:
1951, Le Phénix
Paul Eluard
Enfance