Tout Aiguise de Soif
Une sublime chaleur bleue
S’appuie aux tempes des fenêtres
Belle alignée de plumes jusqu’aux limbes
La parfumée la rose adulte le pavot et la fleur vierge
de la torche
Pour composer la peau enrobée de femmes nues
Des vannes luisent dans la porte
Il faut passer malgré le tour câlin qu’a pris la lutte
Passer les coteaux les grands lits végétaux
Saupoudrés de soleil
Et continuer
L’orage de la belle saison est comme une main sans
doigts
Comme un chat dans un sac
Une fumée d’autruche annonce l’été tumulteux
Emaillé de poisons
Les soifs varient vont par des brumes dégradées
Jusqu’à l’auberge au flot
De pierres brûlantes à cheval sur des buveurs enragés.
Paul Eluard