À Maurice du Plessys
Je vous prends à témoin entre tous mes amis,
Vous qui m’avez connu dès l’extrême infortune,
Que je fus digne d’elle, à Dieu seul tout soumis,
Sans criard désespoir ni jactance importune,
Simple dans mon mépris pour des revanches viles
Et dans l’immense effort en détournant leurs coups,
Calme à travers ces sortes de guerres civiles
Où la Faim et l’Honneur eurent leurs tours jaloux,
Et, n’est-ce pas, bon juge, et fier ! mon du Plessys,
Qu’en l’amer combat que la gloire revendique,
L’Honneur a triomphé de sorte magnifique ?
Aimez-moi donc, aimez, quels que soient les soucis
Plissant parfois mon front et crispant mon sourire,
Ma haute pauvreté plus chère qu’un empire.