Je voudrais, si ma vie était encore à faire
Je voudrais, si ma vie était encore à faire,
Qu’une femme très calme habitât avec moi
Plus jeune de dix ans, qui portât sans émoi
La moitié d’une vie au fond plutôt sévère.
Notre cœur à tous deux dans ce château de verre,
Notre regard commun ! franchise et bonne foi.
Un et double dirait comme en soi-même : Voi !
Et répondrait comme à soi-même : persévère !
Elle se tiendrait à sa place, mienne aussi,
Nous serions en ceci le couple réussi
Que l’inégalité, parbleu ! des caractères
Ne saurait empêcher l’équilibre qu’il faut,
Ce point était compris d’esprits en somme austères
Qu’au fond et qu’en tout cas l’indulgence prévaut.