L’autel bas s’orne de hautes mauves
L’autel bas s’orne de hautes mauves,
La chasuble blanche est toute en fleurs,
A travers les pâles vitraux jaunes
Le soleil se répand comme un fleuve ;
On chante au graduel : Fi-li-a !
D’une voix si lentement joyeuse
Qu’il faudrait croire que c’est l’extase
D’à-jamais voir la Reine des cieux ;
Le sermon du tremblotant vicaire
Est gentil plus que par un dimanche,
Qui dit que pour s’élever dans l’air
Faut être humble et de foi cordiale ;
Il ajoute, le cher vieux bonhomme,
Que la gloire ultime est réservée
Sur tous ceux qui vivent dans la pompe,
Aux pauvres d’esprit et de monnaie ;
On sort de l’église, après les vêpres,
Pour la procession si touchante
Qui a nom : du Vœu de Louis Treize
C’est le cas de prier pour la France.