Le chien de Jean de Nivelle

Paul Verlaine
par Paul Verlaine
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C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord sous l’œil même du guet
Le chat de la mère Michel ;
François-les-bas-bleus s’en égaie.

La Lune à l’écrivain public
Dispense sa lumière obscure
Où Médor avec Angélique
Verdissent sur le pauvre mur.

Et voici venir La Ramée
Sacrant en bon soldat du Roy.
Sous son habit blanc mal famé,
Son cœur ne se tient pas de joie,

Car la boulangère… — Elle ? — Oui dam !
Bernant Lustucru, son vieil homme,
A tantôt couronné sa flamme…
Enfants, Dominus vobiscum !

Place ! en sa longue robe bleue
Toute en satin qui fait frou-frou,
C’est une impure, palsembleu !
Dans sa chaise qu’il faut qu’on loue

Fût-on philosophe ou grigou,
Car tant d’or s’y relève en bosse
Que ce luxe insolent bafoue
Tout le papier de monsieur Loss !

Arrière ! robin crotté ! place,
Petit courtaud, petit abbé,
Petit poète jamais las
De la rime non attrapée !

Voici que la nuit vraie arrive…
Cependant jamais fatigué
D’être inattentif et naïf
François-les-bas-bleus s’en égaie.

Paul Verlaine

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