Autour des corps, qu’une mort avancée

Philippe Desportes
par Philippe Desportes
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Autour des corps, qu’une mort avancée
Par violance a privez d’un beau jour,
Les ombres vont, et font maint et maint tour,
Aimans encor leur dépoüille laissée.

Au lieu cruel, où j’eu l’ame blessée
Et fu meurtri par les flèches d’Amour,
J’erre, je tourne et retourne à l’entour,
Ombre maudite, errante et dechassée.

Legers esprits, plus que moy fortunez,
Comme il vous plaist vous allez et venez
Au lieu qui clost vostre depouille aimée.

Vous la voyez, vous la pouvez toucher,
Où, las ! je crains seulement d’approcher
L’endroit qui tient ma richesse enfermée.

Les amours d’Hippolyte

Philippe Desportes

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