Las ! que me sert de voir ces belles plaines
Las ! que me sert de voir ces belles plaines,
Pleines de fruits, d’arbrisseaux et de fleurs ;
De voir ces prés bigarrés de couleurs,
Et l’argent vif des bruyantes fontaines ?
C’est autant d’eau pour reverdir mes peines,
D’huile à ma braise, à mes larmes d’humeurs,
Ne voyant point celle pour qui je meurs,
Cent fois le jour, de cent morts inhumaines.
Lasl que me sert d’être loin de ses yeux
Pour mon salut, si je porte en tous lieux
De ses regards les sagettes meurtrières ?
Autre penser dans mon coeur ne se tient :
Comme celui qui la fièvre soutient,
Songe toujours des eaux et des rivières.
Les amours de Diane