Ma nef passe au destroit d’une mer courroucée
Ma nef passe au destroit d’une mer couroucée,
Toute comble d’oubly, l’hiver à la minuict ;
Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
Desireux de la voir sous les eaux renversée.
Elle a pour chaque rame une longue pensée
Coupant, au lieu de l’eau, l’espérance qui fuit ;
Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
Ont arraché la voile à leur plaisir poussée.
De pleurs une grand’pluie, et l’humide nuage
Des dedains orageux, detendent le cordage ;
Retors des propres mains d’ignorance et d’erreur.
De mes astres luisants la flame est retirée,
L’art est vaincu du tens, du bruit et de l’horreur.
Las ! puisje donc rien voir que ma perte asseurée ?
Les amours de Diane