Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère
Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère,
Astres pleins d’amitié, bénins et gracieux,
Font le ciel plus aimable, et l’embellissent mieux
Que le noir Scorpion, l’Hydre et le Sagittaire,
Pourquoi ne changezvous ce courage adversaire ?
Pourquoi ne sont plus doux vos propos et vos yeux ?
Pourquoi vous adorant m’êtesvous si contraire ?
Pourquoi me rendezvous malade et furieux ?
Quand vous m’aurez tué pour vous avoir aimée,
Vous serez par les dieux en astre transformée,
Haineux, rouge de sang, d’orgueil et de fureur,
Et tous ceux qui sauront ma mort non méritée
Diront en vous voyant : ô flambeau plein d’horreur !
Toujours des vrais amants soit ta flamme écartée !
Cléonice