Chronique : chez Paul Guillaume

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par Pierre Albert-Birot
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Le treizième jour de Novembre en cette année 1917

Nous fûmes chez le négrophile Paul Guillaume

Faubourg Saint-Honoré 108 à 8 heures

À quelques temps de là

Apollinaire arriva

S’assit sur une chaise en cuir et parla

D’abord d’un nouvel art qu’un jour il implicita

Quelque chose comme le technaphéisme

Dirais-je pour parler simplement

Et qu’un Américain a pu réaliser

Puisqu’on a pu photographier

Entre Mai et Octobre

Le premier plâtre à toucher

Ensuite Apollinaire a touché

La poésie non les poètes

Et nouvel Homme-Feu

Il nous a révélé tous les secrets des Dieux

Qui le tutoient

Si bien que maintenant tous ceux qui l’ont ouï

N’ont plus le droit de dire

Que dit donc ce poème ah je n’ai pas compris

Et puis ce fut du Debussy

Par ci

Les poètes X Y et Z par là

Et le profond aujourd’hui

De Monsieur Blaise Cendrars

Ce qu’a pensé l’auteur d’Henriette Sauret

Je le dirai quand le saurai

Et ce furent trois interludes mis en musique

Comique

Par Auric

Et chantés par Bertin

On a beaucoup aimé ces trois petits morceaux

Qui s’en vont bien jusqu’à la fin

Et puis et puis ce fut Satie Erik

Qui Parada et disparut

Et Lara qui avait paru

Reparut

Et rythma quand même

Ainsi qu’elle l’avait voulu

Dans un silence de bréviaire

Il pleut d’Apollinaire

 

Et nous laissâmes la lumière

Pour la nuit de la rue

Pierre Albert-Birot

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