À Monseigneur de Guise
Sonnet.
Croissez, jeune héros ; notre douleur profonde
N’a que ce doux espoir qui la puisse affaiblir.
Croissez, et hâtez-vous de faire voir au monde
Que le plus noble sang peut encor s’ennoblir.
Croissez pour voir sous vous trembler la terre et l’onde :
Un grand prince vous laisse un grand nom à remplir ;
Et ce que se promit sa valeur sans seconde,
C’est par vous que le ciel réserve à l’accomplir.
Vos aïeux vous diront par d’illustres exemples
Comme il faut mériter des sceptres et des temples ;
Vous ne verrez que gloire et que vertus en tous.
Sur des pas si fameux suivez l’ordre céleste ;
Et de tant de héros qui revivent en vous,
Égalez le dernier, vous passerez le reste.