Odelette à sa maistresse
Je veux aymer ardentement,
Aussi veusje qu’egallement
On m’ayme d’une amour ardente :
Toute amitié froidement lente
Qui peut dissimuler son bien
Ou taire son mal, ne vaut rien,
Car faire en amours bonne mine
De n’aymer point c’est le vray sine*.
Les amans si frois en esté
Admirateurs de chasteté,
Et qui morfondus petrarquisent,
Sont toujours sots, car ils meprisent
Amour, qui de sa nature est
Ardent et pront, et à qui plest
De faire qu’une amitié dure
Quand elle tient de sa nature.
(*) signe
Les meslanges