Avant
Eau dormante tout ignorante des profondeurs dont elle dort
D’où nul regard ne l’effleurant ne fait que sa pudeur affleure
Pour soi-même insondable et lisse sceau d’un gouffre aux parois soudée
Féminité vierge de faille pleine et parfaite vacuité
Aucun dialogue des Principes n’a lieu jamais de commencer Mâle et femelle l’Un sans joint Rien sans attente indissocié Attendre étant un mouvement que son absence ne pressent Tant elle en est le figement dans le nul immobile Avant
Extase instase mots débiles pour ce Néant s’éjouissant
De sa substance qui s’y forme de son vide éjouissement
Ah que l’âme aimerait aimer comme l’Amour aime en Lui-même
Retiré surabondamment dedans son Verbe imprononcé
O sublime monotonie du Silence seul subsistant Atome unique de Silence en tout cycle et moment des temps Tout-donnant et Tout-reprenant qu’à grand effort sur soi l’esprit Tente d’unir de distinguer par-deçà par-delà sa nuit