Naissance de la roue
La Roue est l’aire de la danse où ses figures constellées Inlassables instantanées font et défont leurs nébuleuses Durât-elle une éternité chaque figure ne serait N’était le feu pour l’aimanter qu’un vent de cendre qui s’évide Seule la Roue dont le moyeu marque la densité du Vide Comme en tout point un ombilic annonce un ventre géniteur Cercle les cycles de l’espace et tient ensemble leur poussière Hâtant l’issue comme la Mort et le retour comme la Mère Réglant toute gestation fixant limite à toute Vie
La Roue spirale en s’enroulant produit un centre où s’engloutir
Plus se déploient ses grands anneaux plus son angoisse les resserre
Incoercible labyrinthe aux entrailles de son Auteur
Elle déroute Celui-ci de sa simple assurance d’être
Et l’égaré toujours plus loin dans son Néant où S’inventer
A Elle uni pour procréer l’illusion dédaléenne
Mais plus l’éther est distendu plus la caverne du dedans
Se rétrécit vers son issue que ponctue au nadir un astre
Jusqu’au seuil où s’abaissera la paupière indiquant l’accueil
La Roue la ronde est un beau leurre inexhaustible et cependant Lassé d’avance de virer autour du centre inaccessible Aucune voie ne mène à lui dont les rayons sans fin le fuient Atteindre est donc chose impensable et par là même nécessaire Atteindre attendre sans bouger ni cesser de tracer ainsi Le cercle unique centrifuge et qui s’annelle sans se ceindre
Attendre atteindre en s’éloignant à l’infini sans se quitter Un jour le cœur et le moyeu ne feront qu’un dans la poitrine Immuables laissant la Roue à son mirage accéléré