Océan
Hymne à Soi-même phrase auguste Soi Océan se respirant Se dilatant de son abîme comme un chantre de son plain-chant Sans cesse ensemble plein et vide nourri du Souffle dont il crée S’imaginant une étendue qui tienne en chaque atome d’or
Se concevant une substance hors de son œil éblouissant Qui se ressent comme une taie de chatoyante nescience Faisant écran pour que s’y jouent l’un en l’autre se reflétant Ciel et mer indifféremment zénith et nadir l’un à l’autre
Pourtant le Soi demeure seul vierge d’aucun commencement Quoique sensible au moindre éveil d’une vague prenant le vent Aucune ride ne fait ombre sur sa totale attention
A son essence sans surface à son Vide éveillé sans fond
Océan blanc qui s’abolit et se refait à tout instant
De son écume retombée rejaillie du barattement
Dont immuable il s’éjouit sans qu’un instant se forme ou fuie
Tout étant nul simultané dans son immutabilité